Actus & Agenda
L’Université Gustave Eiffel, partenaire de AllEnvi Solutions sur l’agriculture urbaine
Afin que la recherche soit toujours en phase avec les attentes et besoins des acteurs du territoire, AllEnvi Solutions a organisé une journée d’échanges, le 3 mars 2020, sur les enjeux sociétaux des projets d’agriculture et de nature en ville. Cette journée a eu lieu sur le campus IRD de Bondy, avec la participation d’INRAE, 3e partenaire de l’événement. L’Université Gustave Eiffel était partenaire de cette journée et nous livre son retour d’expérience.
– Pourquoi l’organisme que vous représentez a souhaité être partenaire de cette journée ?
L’Université Gustave Eiffel est une nouvelle université, créée au 1er janvier 2020, qui se donne pour mission de réinventer la Ville et les Territoires. Et bien sûr, parmi les enjeux auxquels doivent faire face nos sociétés, figure celui d’une ressource alimentaire saine et de proximité. De façon interdisciplinaire et en partenariat territorial au sein de ses campus, l’Université travaille depuis plusieurs années sur la thématique de l’agriculture urbaine, et plus largement de la nature en ville. L’Humain, en interaction avec son écosystème est au cœur des questions que nous traitons, de là découle notre soutien à la journée de AllEnvi Solutions.
– Quels sont les sujets de recherche précis que vous avez mis en place, ou allez engager sur cette thématique?
Sur la thématique de l’agriculture urbaine, nos deux sujets de recherche sont actuellement la qualité des sols des jardins associatifs urbains et les stratégies de distribution pour l’approvisionnement de proximité. Ces sujets nous amènent à travailler avec différents acteurs de la Ville : les collectivités (élus et services techniques), les associations de jardiniers, les acteurs professionnels de la chaîne producteur-consommateur. De nombreuses questions sont traitées. Les sols urbains sont-ils cultivables ? En cas de contamination, comment maintenir la culture, dans ces espaces de jardins où la fonction sociale du lieu est primordiale ? Comment mettre en place une gestion multi-acteurs et participative des sols faiblement contaminés? Comment intégrer les flux de marchandises et ceux entrants/sortants des jardins dans une approche du métabolisme urbain optimisée ?
– Pouvez-vous estimer cette recherche en termes de personnes ?
En ce qui concerne le volet de la qualité des sols et plus largement de la qualité des environnements naturels urbains, les travaux sont, pour une grande part, développés dans le cadre de la structure fédérative du CNRS, l’IRSTV – Institut de Recherche sur les Sciences et Techniques de la Ville, implanté à Nantes – dont l’Université Gustave Eiffel est membre fondateur. Une quinzaine de chercheurs du campus de Nantes profitent de cet institut dédié à la recherche urbaine interdisciplinaire pour conduire des projets avec d’autres acteurs académiques majeurs de l’ouest de la France et nationaux.
– Quel bilan tirez-vous de cette rencontre organisée par AllEnvi Solutions ?
Cette journée a été très riche en rencontres, notamment du fait de la diversité des acteurs présents (académiques, associatifs, structures de valorisation…). Le format court des exposés a permis d’avoir une diversité de retour d’expériences et de projets de valorisation. De plus, l’atelier que nous avons organisé avec l’IRD sur la qualité des espaces végétalisés et les attentes des citoyens a eu un grand succès. Il nous a permis de faire ressortir quelques grandes préoccupations des acteurs du terrain, comme celle de « faire avec » les sols faiblement contaminés, en absence de réglementation dédiée.
– Comment allez-vous poursuivre ces travaux et échanges ?
Nos travaux sur l’agriculture urbaine se poursuivent d’ores et déjà dans le cadre de deux projets au niveau européen, sur l’analyse des flux d’eau et de matière en agriculture urbaine et sur le développement de corridors de santé. Les échanges avec les acteurs de la journée renforcent le poids à donner sur certains volets des projets, notamment l’implication de la population dans le développement des jardins associatifs et dans l’évaluation du cadre de vie. La présentation par une jeune chercheure de travaux réalisés à l’Université de Nantes, avec une collaboration avec l’Université Gustave Eiffel, sur la culture associée de légumes et de plantes dépolluantes a suscité un vif intérêt et des contacts ont été pris. Ce genre de journée nous donne la possibilité d’étendre notre carnet d’adresses pour des projets de partenariats futurs et de repérer des retours d’expérience intéressants pour de prochaines journées d’échange.
Propos recueillis et rédigés par Béatrice Béchet, directrice de l’IRSTV pour la revue AgriCityInfos